Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/62

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pour compléter ce système de défense, d’impénétrables moustiquaires furent installés à demeure autour des couchettes. Puis Marguerite et sa mère s’amusèrent à décorer leur appartement sakalave avec cette ingéniosité et ce goût propres à toutes les françaises.

De son côté, Michel, aidé par son fils Henri, s’occupa, sans plus attendre, de choisir l’emplacement où il construirait sa maison. Il battit les environs avec quelques hommes qu’il engagea au village même, fit faire des fouilles sur plusieurs points différents et après bien des recherches, bien des tâtonnements, il se décida finalement pour un terrain calcaire à quelques centaines de mètres du village, presque sur le plateau de la montagne qui le dominait, et à proximité de l’Antsingo, dont les eaux fraîches et courantes ne pouvaient être que d’un voisinage agréable, en dehors même de la question d’utilité pratique.

Puis quand l’architecte créole fut arrivé avec ses ouvriers, il les mit immédiatement à l’ouvrage. Sachant qu’il faut éviter de rester à portée des terres que l’on remue, spécialement dans les localités où le sous-sol peut contenir des substances organiques, il empêcha sa femme et ses enfants de s’approcher du chantier avant que les fondations fussent sorties de terre. Quant à lui-même, sans négliger les précautions nécessaires, il paya de sa personne à toute heure, toujours le premier arrivé et le dernier parti, et mettant si bien le feu au ventre de ses travailleurs qu’en moins de deux mois la maison était debout, et le jardin presque complètement dessiné et planté. Suivant encore en cela les conseils de son oncle, il avait demandé à l’architecte une maison