Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/65

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vaste et simple à la fois, mi-partie en bois, mi-partie en briques, et qui répondît aux besoins du pays. Quand elle fut complètement achevée, il s’attaqua aux communs, qu’il voulait larges et commodes, quoique sans luxe inutile.

En même temps, comme il ne voyait pas venir la main-d’œuvre que le Premier Ministre s’était engagé à fournir, il profita de la bonne volonté de ses travailleurs du village, fortement surexcitée du reste par l’appât d’une haute paye, pour leur faire défricher à mi-côte d’une petite colline voisine un vaste quadrilatère où la terre profonde, riche en humus, fraîche et saine, et aussi meuble que possible, se prêtait admirablement à la culture du caféier. Michel avait étudié à fond cette culture et, pour ses premiers essais, il avait donné la préférence aux cafés de Mayotte et de Nossi-bé, qui sont très fins de goût et d’arome, et donnent deux récoltes annuelles, l’une en février-mars, l’autre en juin-juillet. Cette culture est des plus rémunératrices, puisque dès la deuxième année le caféier commence à donner, mais elle ne laisse pas d’exiger beaucoup de peine et de travail ; et malheureusement la fameuse main-d’œuvre promise et garantie par le Premier Ministre n’arrivait toujours pas. Michel avait écrit plusieurs fois à Tananarive pour rappeler ses engagements à ce personnage oublieux, mais ses réclamations étaient restées sans réponse, de même que celles qu’il adressa directement au gouverneur général du Boueni, au gouverneur de Befandriana et à ceux d’autres gros villages de la région pouvant fournir leur contingent de travailleurs.

Ces gouverneurs de province et de gros villages sont choisis