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CHAPITRE VI

Un enterrement chez les Sakalaves


Maintenant qu’il était en possession d’un nombre suffisant de travailleurs, Michel Berthier se croyait tiré d’affaire ; mais il avait compté sans l’indolence naturelle aux indigènes, indolence assez facile à comprendre d’ailleurs dans un pays où l’on a besoin de si peu de chose pour vivre. Assez intelligents et assez adroits, d’humeur plutôt joviale, ils s’empressaient de poser leurs outils et de s’accroupir voluptueusement à côté, dès que l’œil du maître cessait de peser sur eux. Or Michel, et son fils qui le suppléait de son mieux, ne pouvant se montrer partout à la fois, il arriva que la besogne ne marcha pas aussi vite qu’ils l’eussent souhaité.

Physiquement ces Sakalaves n’avaient point le caractère ni la pureté des races originales, mais le mélange du sang des races arabe, moçambique et malaise qui coulait dans leurs veines avait donné d’assez remarquables résultats. Leur taille était généralement élevée, leur physionomie douce