Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/72

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et affable, leurs membres étaient souples et développés. Leurs vêtements, fort simples, se réduisaient au seidik – ou salaka, – ceinture de toile enroulée autour des reins et qui descend entre les jambes pour remonter se nouer à la taille, et au simbou, variété du lamba traditionnel des Malgaches, pièce de cotonnade ou de calicot dans laquelle ils se drapent à l’antique. Ils ne se nourrissaient guère que de riz cuit à l’eau ; c’est du reste le fond de l’alimentation de tous les Malgaches, et la grosse occupation des femmes des villages est de piler le riz dans leur mortier en bois. Cependant ils consomment aussi parfois les feuilles du ravensera qui, cuites à l’eau, ont à peu près le goût et la couleur de nos épinards. Quant au bœuf, bien qu’il ne se vende pas cher, ils en mangent rarement. Le gibier est aussi fort bon marché, ainsi que la volaille ; une oie se vend quatre-vingts centimes ; un canard, quarante centimes ; une poule, vingt centimes. Le poisson est assez rare et se consomme généralement desséché ou boucané. Quant à la boisson journalière des Sakalaves, elle se compose d’eau bouillie dans le vase ayant servi à la cuisson du riz, ce qui lui donne une couleur de caramel assez appétissante à l’œil ; ils boivent aussi parfois une sorte d’hydromel fabriqué avec le jus fermenté de la canne ; de l’arack, espèce de rhum de qualité très inférieure (il se vend trente centimes le litre), et plusieurs autres compositions du même genre importées d’Europe ; mais leur liqueur favorite, c’est le Betsa-besse, mélange de jus de canne et de sucs de diverses plantes, qui détermine une ivresse si brusque qu’on a pu croire qu’il entrait du haschich dans sa composition ; pour le vin,