Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/87

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Michel tomba, comme assommé, sur les genoux, et sanglota comme un enfant. Il demeura longtemps ainsi, abîmé dans sa douleur, n’ayant plus conscience de rien. Il pleurait tout haut, appelant sa femme, sa chère Marie, se refusant à croire que tout fût fini. Quoi ! ce corps insensible et glacé, c’était sa femme, la douce créature qui avait réalisé ses plus beaux rêves de jeunesse, qui lui avait fait connaître toutes les joies, toutes les ivresses de la vie ! Cette main pâle et décharnée, c’était celle qui s’était mise toute vibrante de bonheur dans la sienne le jour où leurs destinées s’étaient unies ! C’étaient ces lèvres pour jamais immobiles qui lui avaient murmuré tant de paroles délicieuses et douces ! C’étaient ces yeux fermés pour toujours qui, pendant vingt ans, s’étaient reposés