Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/12

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— Monsieur, vous me voyez navré du malheur qui vous frappe…

— Mais qui ne m’étonne pas. Tout cœur n’est pas capable de beaucoup d’amour à la fois : Thérèse devait souvent remplir et vider le sien !

— Peut-être n’auriez-vous pas dû demander sa main ?

Boureil fit la moue :

— Pure application de la loi de l’offre et de la demande : je ne sais plus qui de nous a fait les avances.

Bientôt le curé pressait le pas dans le chemin, et sa toute petite soutane avait l’aspect triste d’un crêpe dans le vent.

*

Le vent était tombé, et des oiseaux rasaient l’eau près du bord, faisant des ricochets. Marthe devait être rentrée : Boureil ne la voyait nulle part. Il ferait une promenade, comme d’habitude le soir.