Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/186

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rience et les voyages, voilà tout. Vous avez voyagé sans doute, monsieur Boureil ?

— Un peu.

— Je vous envie. Moi, je n’ai pas quitté l’île. Mais je reconnais l’importance du voyage. Il faut connaître la maison du voisin. Ce pauvre Voyer, par exemple, on s’apercevait tout de suite qu’il n’était guère sorti de son trou. Alors, un beau jour, je l’ai envoyé au b… Il en est revenu tout indigné : « J’ai vu des choses incroyables ! » répétait-il. Il croyait déjà à un peu moins de choses !

« Voilà leur expérience, et leur voyage ! » se dit Boureil.

Hélas ! l’expérience de la vie, loin d’enrichir la plupart des hommes, ne leur laisse qu’un pauvre résidu d’eux-mêmes !

— Et puis, vous monterez en grade. Vous êtes jeune…