Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/187

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— Jusqu’à présent, répondit Boureil, le souci de mon progrès intérieur m’a toujours fait perdre de vue l’avancement… Je ne sais pas si je pourrai changer.

— Mais n’avez-vous jamais eu quelque ambition ?

— Si. J’ai poursuivi la gloire comme un petit enfant qui court après un oiseau.

— Vous ne me ferez pas croire que lorsque vous voyez le chef de service, ou le ministre ou quelque autre puissant du jour, M. Saint-Ours, par exemple, vous ne me ferez pas croire que vous ne désirez pas être à leur place et faire comme eux ?

— Non, je n’envie pas ce qu’ils sont, ni ce qu’ils font, mais plutôt ce qu’ils ont. Chez moi, ajouta-t-il en souriant, la prétention empêche l’envie.

Content de ce premier sourire, Lefébure prit congé de lui.

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