Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/19

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sait parfois tellement que les réponses ne semblaient plus correspondre aux questions, et qu’on aurait dit qu’ils jouaient aux petits papiers.

D’ailleurs, les mots anglais ne lui étant point familiers et partant mal liés à leur sens, faisaient à Boureil l’effet d’un murmure lointain, semblable à celui du feuillage des vieux ormes au-dessus du toit.

Son repas fini, Boureil fixait le calendrier accroché au mur. Sans doute, ce que ces chiffres eux-mêmes voulaient dire lui échapperaient toujours, comme l’énigme de sa propre image qui le retenait souvent devant son miroir. (Quant à cette image, ses commensaux y voyaient une tête ronde et des sourcils noirs.)

Boureil se levait de table, saluait le théologien qui mangeait encore, puis l’horloge au pied de l’escalier, comme pour se récon-