Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

spirituelle, et, satisfaite ainsi, préférait lui laisser cette première impression.

La fenêtre que Boureil ne quittait pas, donnait sur un mont. Ici et là, le roc perçait ; des moutons paissaient. La laine avait pris la couleur du grès. Soudain un troupeau dégringolait sur la pente ; c’était peut-être une avalanche. Plus bas, quelques vaches assises semblaient être, comme Boureil, dans l’expectative. Un cheval broutait, la tête entre les pattes. Qu’est-ce qu’il attendait donc pour faire la culbute ? Des poules vinrent manger près du mur.

À la veille de son départ, profitant d’une éclaircie, Boureil marcha un peu sur le chemin. Une simple visite de politesse à la campagne. Il tenait à garder encore ses distances. On aurait bien le temps de faire amitiés, si… Et puis, ils n’auraient trop su quoi se dire au bout d’une heure, la campagne et lui. Les monts l’agaçaient comme