Page:Baillet - La Vie de monsieur Des-Cartes, première partie.djvu/15

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PRÉFACE.

& l’on peut affurer qu’il y a peu d’Hiftoires ou les faits aycnt autant befoin d’être remis en leur place que dans celle de M. Defcartes.

La beauté qui réfulte de cet arrangement naturel eft à mon avis ce qui doit plaire a un Lefteur bien fenfé, plutôt que l’art d’embellir ou de dé< guifer les faits qu’on rapporte : & je ne puis nier qu’âpres l’obligation étroite oii je me fuis mis de ne dire que des chofes vrayes^ le fécond de mes foins n’ait été de fuivre toutes les proportions qui pouvoient faire la jufteffe de cet ouvrage.

Si mes efforts n’ont pas fufïifamment répondu à mes devoirs ou à l’importance de mon fujet, on ne doit point s’imaginer que j’aye voulu m.e vanger de ceux qui m’ont chargé malgré moy d’une exécution fi difficile. C’auroit été mal reconnoître l’honneur qui femble être attaché à cette commiflîon. Afin de faire voir au contraire que je n’ay rien omis de ce qui dépendoit de moy qui put contribuer à la juftification de leur choix J’ay tâché de mettre dans un grand jour tout ce qui peut fervir à diftinguer Monfieur Defcartes d’avec le refte des hommes, fans rien cacher néanmoins de ce qui luy a été commun avec eux.