Page:Baillet - La Vie de monsieur Des-Cartes, première partie.djvu/209

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

celles des mathématiques, en les détachant de tous les principes des autres sciences qu’il ne trouvoit pas assez fermes.


Quoyque M Descartes se fût procuré une espéce d’établissement à Paris, il ne s’assujettit pourtant pas tellement à la résidence pendant les trois ans qu’il y demeura, qu’il ne se donnât la liberté d’entreprendre de têms en têms des promenades à la campagne, et des voyages même en province. Quelques semaines aprés son retour d’Italie, le desir de revoir la cour de France le fit aller à Fontainebleau, où il eut occasion de salüer de nouveau le légat du pape, qui eut la dévotion de vouloir dire sa prémiére messe à la cour le jour de l’assomption de nôtre-dame, et de donner la communion au roy, aux deux reines, à monsieur, aux princesses, aux dames, et à plusieurs personnes de toute qualité qui avoient été averties de s’y préparer. M Descartes ne put joüir long-têms des avantages qu’il pouvoit recevoir de la présence du légat, qui partit de Fontainebleau dés le Xviii du mois d’août, et s’en retourna à Rome peu de jours aprés. Sa légation n’avoit pas été fort agréable à la cour. Il étoit venu avec des facultez que le parlement l’avoit obligé de réformer. Ses propositions avoient été trouvées préjudiciables aux intérêts de la France, et on avoit reconnu qu’elles ne tendoient qu’à favoriser les espagnols. C’est pourquoy on s’étoit contenté de luy rendre des honneurs extraordinaires, et de le traiter par tout avec beaucoup de magnificence.

Le départ du légat fut suivi des heureux succez qu’eurent les armées du roy contre les huguenots et les