Page:Baillet - La Vie de monsieur Des-Cartes, première partie.djvu/218

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Gaston Duc D’Orléans, que M Gassendi appelloit encore un jeune homme en 1631, a passé aussi pendant quelque têms pour l’amy de M Descartes ; peut-être parce qu’il l’étoit du P Mersenne. On ne peut pas nier qu’ils ne se soient connus assez particuliérement : mais leurs liaisons ne furent jamais fort étroites ; et l’estime que M Descartes faisoit de son sçavoir sur le rapport de leurs amis communs, diminua beaucoup depuis qu’il eut publié son traitté de la géostatique. Il mourut prés de dix ans avant M Descartes.

On peut mettre pareillement au nombre des amis que M Descartes acquit à Paris M Silhon, M De Serisay, et M Sarazin, aux intérets desquels il n’étoit pas indifférent, puis qu’il étoit curieux, même dans sa retraite de Hollande, d’apprendre de leurs nouvelles de têms en têms, quoi qu’ils ne parussent pas trop se mêler de mathématiques. M Silhon, étoit natif de Sos en Gascogne : il fut honoré de la qualité de conseiller d’etat, du têms du Cardinal Mazarin, auquel il se rendit agréable et nécessaire. Il étoit l’un de ceux que le Cardinal De Richelieu avoit choisis pour remplir le nombre des quarante académiciens, lors qu’il fut question de former un corps régulier de l’académie françoise en 1634. Outre ce qu’il a fait de politique et d’historique, nous avons de lui un ouvrage in quarto , qui avoit quelque rapport avec les études de M Descartes. C’est celuy de l’immortalité de l’ame, qui selon M Pélisson, est comme une théologie naturelle. Il a survêcu de plusieurs années à M Descartes, et il a eu pour successeur à la place d’académicien, M Colbert ministre d’etat en 1667.

M De Serisay étoit parisien de naissance, et intendant de la maison de M Le Duc De La Rochefoucaud. Il fut l’un des prémiers d’entre les sçavans et les beaux esprits, qui par leurs assemblées libres donnérent la naissance à l’academie françoise, quatre ou cinq ans avant qu’elle fût établie par edit du roy. Quoiqu’il se fût opposé à la proposition que le Cardinal De Richelieu avoit faite à leur assemblée de former un corps sous sa protection, et de s’assembler réguliérement par une autorité publique : on ne