Page:Baillet - La Vie de monsieur Des-Cartes, première partie.djvu/229

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Le siége de La Rochelle qui a été l’un des plus remarquables du siécle étoit déja fort avancé lors que Monsieur Descartes y arriva. Il avoit été formé dés le mois de septembre de l’année précédente aprés l’arrivée de Gaston De France, que le roy avoit déclaré général de l’armée. Le roy lui même s’y étoit rendu au mois d’octobre suivant, pour animer toutes choses de sa présence. Le reste de l’année avoit été employé à construire quelques forts au tour de La Rochelle sur le continent ; à faire venir l’armée navalle du roy devant la ville ; et à jetter les fondemens de la fameuse digue dans le canal de la baye, pour empêcher la communication des rochelois avec les anglois, qui étoient descendus au secours des rebelles. Au mois de février de l’année suivante, le roy étoit revenu à Paris ayant laissé le soin du siége et de toute l’armée au Cardinal De Richelieu, qu’il avoit fait son lieutenant général sous prétexte de l’absence du Duc D’Orléans. Le roy étoit retourné au siége au mois d’avril, où il avoit trouvé son camp plus incommodé des maladies que des sorties des rochelois. La bonne police que le Cardinal De Richelieu avoit mise dans l’armée, le bel ordre qu’on observoit dans les travaux du siége, l’obstination et les miséres des assiégez attiroient de toutes parts une infinité de curieux pour voir un spectacle qui passoit de loin ceux d’Ostende et de Breda pour sa singularité.

M Descartes se rendit au pays d’Aunis vers la fin du mois d’août dans le même têms que le Comte De Soissons arriva de son voyage de Piémont pour saluër le roy : et l’une des prémiéres nouvelles qu’il apprit au camp fut celle de la mort du Duc De Buckingham général des anglois qui venoit d’être assassiné