La réponse que M Descartes fit aux objections de M
De Fermat sur sa dioptrique, et qu’il avoit envoyée
au Pére Mersenne dés le milieu du mois de décembre
de l’an 1637, n’avoit rien pour le stile ny pour les
maniéres qui pût faire la moindre peine à M De
Fermat, ou donner le moindre scrupule à ce pére. Aussi
ne fit-il pas difficulté de la luy envoyer de la même
main qu’il l’avoit reçûë : et peu de jours aprés il
envoya à M Descartes un autre traité de M De
Fermat qui commençoit à craindre que M Descartes ne
connût qu’à demy ce qu’il sçavoit faire en
mathématiques. Ce nouveau traité avoit pour titre de locis planis ac solidis
. C’étoit un écrit
analytique concernant la solution des problêmes plans
et solides : et M De Fermat avoit été bien aise que
le P Mersenne l’addressât comme de son propre
mouvement à M Descartes, sans témoigner que ce fût de
la part de l’auteur, afin qu’il ne parût pas qu’il
n’auroit travaillé sur les problêmes plans et solides,
qu’aprés avoir vû ce qu’en avoit écrit Monsieur
Descartes dans sa géométrie.
M Descartes manda au P Mersenne dés le mois de janvier de l’année suivante qu’il avoit reçû ce nouvel écrit ; et il luy renvoya en même têms l’original de M De Fermat contre sa dioptrique, parceque ce pére luy avoit marqué que c’étoit à l’insçû de l’auteur qu’il le luy avoit envoyé.