Page:Baillet - La Vie de monsieur Des-Cartes, première partie.djvu/441

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Le rang que M Descartes tenoit parmi les mathématiciens du siécle ne permettoit pas qu’il se passât rien de considérable dans leur corps sans sa participation. Il ne parut rien de plus éclatant chez eux que la fameuse question de la roulette qui les exerça pendant le cours de l’année 1638, et qui se trouvant agitée à Paris comme dans le lieu de son centre, fut déférée à M Descartes en Hollande, et à M De Fermat en Languedoc. On la publioit comme une invention de M De Roberval, et l’on peut dire que rien n’avoit encore donné tant d’accroissement à la réputation où il s’est vû de l’un des prémiers géométres de son têms. Le nom de roulette étoit de la fabrique du P Mersenne, à qui il semble que l’on avoit la prémiére obligation de cette nouvelle découverte. Mais pour satisfaire la curiosité de ceux qui souhaiteront de sçavoir par quels degrez on est arrivé à la connoissance de cette ligne et de sa nature, il est à propos de faire un abrégé historique de ce qui la regarde : et je reprendray la chose à sa source, d’autant plus volontiers qu’elle est de beaucoup postérieure à la naissance de Monsieur Descartes.

Cette prémiére circonstance de sa nouveauté doit sans doute nous surprendre, de voir qu’une ligne si commune, qui n’est guéres moins fréquente dans l’usage du mouvement que la ligne droite et la ligne circulaire, et qui se décrit incessamment aux yeux de tout le monde, n’ait pas été