Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/131

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Ce devait être cela. Vers dix heures un quart, en effet, avec retard de transmission, un télégramme nous parvint : « Douvres. — A 131. Envoyez fonds. »

— Ça, dis-je à Philippe, je le connais. C’est Baumont. Il est arrivé. Allons-y.

— Vérifions, dit Philippe, en consultant son code. A c’est Baumont ; 131, 131, oui, décidément, ça y est : il est arrivé. Mais pourquoi diable ! Jean Lhair demande-t-il déjà des fonds ? Est-ce qu’il n’enverrait plus de télégrammes par hasard ?

— Bast ! Nous connaissons l’essentiel.

— Ce n’est pas grand’chose ?

— Pas grand’chose ? Tu vas voir. Écris, vieux. Un gros sous-titre : la mer vaincue, le triomphe de Baumont. Douvres. De notre envoyé spécial. Quatrième télégramme. La foule à présent est devenue silencieuse… silencieuse. C’est vrai pourtant que Jean Lhair a eu tort de penser à ses fonds. Il aurait mieux fait de fixer l’heure d’arrivée. Elle s’inquiète. Au-dessus de la mer, le ciel commence à s’obscurcir.

— … scurcir.

— Oui… scurcir. Ils ne viendront plus. Les cœurs se serrent. Des larmes coulent.

— … larmes coulent.