Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/136

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— Tes machines ? Tes toiles, tu veux dire ?

— Euh !… Enfin les choses, les machines que je bricole quand j’ai besoin de m’exprimer. Elle m’avait dit : « Très intéressant, cher Maître… Si, si, venez… Et puis vous verrez, chez moi il ne vient que des gens charmants. » Charmant… intéressant… cher maître… J’aurais dû me méfier.

C’était dans un de ces grands ateliers, où certains bougres de ma connaissance auraient été bien heureux de travailler, pour y faire de la peinture. La dame, d’ailleurs, faisait de la peinture, son fils aussi, un futur diplomate, et encore son gendre qui était avocat. La peinture est à la mode, paraît-il.

Il y avait déjà beaucoup de monde : des femmes dont il eût été difficile de dire si elles étaient jeunes encore ou déjà un peu vieilles ; des demoiselles, dont on voyait à quelle place elles avaient frotté du rouge sur les lèvres, et dans quel coin elles avaient mis du noir sur les yeux ; puis des messieurs, dont on n’aurait su deviner s’ils étaient de bonne ou de mauvaise humeur. Ils formaient de petits groupes. La dame me mena vers eux.

— Monsieur Un tel.