Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/135

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— Mon cher ami, tu aurais dû être parti. Moi, je n’ai pas reçu ce télégramme.

— Comment ! Tu oserais !

Je ne lui proposais pourtant pas d’assassiner les patrons. Il devint pâle. Mais c’était un ami excellent. Et puis, n’avait-il pas travaillé comme moi à cette littérature ? »

Le récit de mon ami s’arrête ici. Je me gardai bien de dire qu’avec de pareilles mœurs, le journalisme était impossible. Je me demande s’il ne brodait pas un peu.

— Et Baumont ? demandai-je.

— Baumont ? Il finit quand même par arriver. Notre journal l’avait annoncé le premier.

— Oui ! dis-je Un fameux camouflet pour les autres.

Je le rencontrai une autre fois. Sa figure qui n’était pas en bois, pendait très longue.

— Qu’est-ce que tu as, vieux ?

— Je suis furieux. Je me suis laissé prendre. J’ai été dans le monde.

— Toi, dans le monde ?

— Hélas oui. C’était chez une dame pour le thé. Elle avait vu quelques-unes de mes machines.