Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/156

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du matin, « dont il faut prendre connaissance », s’installe, ouvre un tiroir, en sort un paquet de photos qu’il trie : les unes qu’il refourre dans le tiroir, les autres, trois ou quatre qu’il range côte à côte comme des cartes pour lire sa bonne aventure. Ce doit être une besogne sérieuse et très ennuyante : M. Sinel a l’air très absorbé.

Un temps. Par la porte de l’atelier, le chef pousse sa tête à moustaches blanches. Il porte la longue blouse des typos. En main, roulée autour d’une interligne de cuivre la ficelle fatidique qui sert à mesurer la copie. Regard affectueux à M. Sinel, car, le secrétaire et le chef, à force de travailler ensemble, sont des gens qui s’entendent.

Le chef, qui voudrait avoir déjà fini son journal. — Monsieur Sinet, vous pensez à ma copie ?

M. Sinet (d’un doigt dégoûté il montre ses photos. Il articule à peine, les lèvres collées par le papier de sa cigarette). — D’abord, l’illustration.

Le chef (qui sait). — Ah ! bon. (Apercevant la pancarte) Tiens (Il entre tout à fait). Chez nous, c’est sous l’horloge… (Parlant comme parlerait la pancarte) Le temps perdu ne se rattrape jamais. « Ils » en ont fourré partout.

M. Sinet. — Ah !

C’est tout.