Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/157

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La pendule. — Neuf heures trente. (Elle sonne cinq coups.)

Des gens entrent et sortent : porteurs de télégrammes, grooms, petits voyous avec les enveloppes des Agences. D’un solide coup de tampon, ils marquent au timbre humide le vague carré de papier qui sert de récépissé à leurs plis. Ils sont dressés. Ceux qui ne savent pas, le secrétaire leur empoigne la main, y fourre de force le cachet, enferme le tout dans son poing et tamponne un bon coup : boum ! À l’avenir ils sauront.

Les rédacteurs entrent aussi : des vieux, des jeunes : Cédron, Ranquet, Villiers. Ils disent… ce que l’on voudra. Comme M. Sinet, ils ont trouvé, dans leur bureau, une pancarte. Ils lisent ce que dit celle du secrétaire et s’en foutent : l’esprit de la maison veut cela. Seul Ranquet dit quelque chose de particulier. Ranquet est le chef de la rubrique sportive. Maigre, pâle, rageur, l’épaule droite plus haute que la gauche. Il a lui aussi le souci de l’illustration. Il tombe en arrêt devant les photos de M. Sinet.

Ranquet (qui entre déjà en rage). — Mais c’est l’aviateur Pigeonvole, ça. C’est pour ma page ça. C’est du sport, ça.

M. Sinet (les lèvres toujours collées). — Cassé