Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jeunes !… Mais toi, moi… à notre âge !…

Clac ! La porte a dérobé le secrétaire. Seul, Jean Lhair n’éprouve plus le besoin de parler. Il va et vient… Il jette un coup d’œil sur la besogne du secrétaire et méprise « cette foutaise ». Ce qu’il pense ensuite, il ne le dit pas, mais peut-être la princesse… il sourit. D’ailleurs avec Sinet qui revient, il retrouve ses raisons d’être triste. Très vite comme s’il ouvrait une parenthèse. — Mon vieux, quand on te parle tu ne devrais pas filer comme cela. (Reprenant son idée pendant que le secrétaire se remet à sa besogne). Oui, mon cher, comme tu dis, on nous force au travail dès neuf heures. Et pourquoi ?… Toi, ce que tu fais… (il montre les papiers) peuh !… Moi, mon article de fonds d’hier, sais-tu où je l’ai pris ? (Le doigt vers la bibliothèque.) Là !… (Il va vers le meuble, en retire un gros livre qu’il lance sur la table avec bruit. M. Sinet n’a pas bronché.) Oui, mon cher ami, dans un dictionnaire !… Et les directeurs ont trouvé cela bon !… Des milliers de lecteurs ont bavé là-dessus ! Voyons, Sinet, est-ce qu’un rédacteur devrait copier ses fonds dans un dictionnaire ? Avoue que c’est lamentable.

C’est lamentable en effet ; mais depuis quelques