Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/174

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Jean Lhair explose. — Ah ! les cochons ! les cochons !

Cédron (de plus en plus perfide). — Je te dirai plus. Ces revues, puisqu’elles viennent d’Amérique, sont rédigées en anglais… N’as-tu pas remarqué ce vieux qui vient s’enfermer quelquefois avec les patrons ?

Jean Lhair (même jeu que tantôt pour le bureau). — Si.

Cédron (avec mystère). — C’est un professeur.

Jean Lhair. — Un professeur ?

Cédron. — Oui ! Un professeur d’anglais… pour eux.

Jean Lhair pouffant. — L’anglais… ! Ils apprennent l’anglais !… À leur âge ! elle est bonne !… (Riant et rageant à la fois.) Est-ce qu’ils sont fous ?.… Non mais, les entends-tu : Yes… no… if you please ?… Et t’imagines-tu leur gueule ? (Il rit encore. Mais rire fait tousser, il redevient lugubre.) Au fond, mon cher, cela n’est pas drôle ! Quand on pense que ces gens étudient l’anglais pour mieux nous embêter !…

Cédron (se retirant). — Bah ! on vit quand même…

Jean Lhair reste seul. Il se promène. Quand il pense à l’anglais des patrons, il pouffe. Mais cet