Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/173

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Suis-je ou non chef d’information ? Tu iras. (Revenant à ses moutons.) Et alors, tu disais ?

Cédron (qui n’y est plus). — Moi ? Rien.

Jean Lhair. — Mais si : les patrons, le système…

Cédron (de mauvaise grâce d’abord, mais s’excitant peu à peu). — Évidemment, le système qui consiste à exploiter le travail des autres. (Avec une pointe) Tu sais bien que les patrons de là-bas s’y entendent pour organiser le travail… à leur profit, bien entendu. (Regard sombre de Jean Lhair.) Cela s’appelle le « Taylor » ou mieux le « sweeting. » De « sweet » : faire suer… Alors les nôtres, ils étudient cela dans des revues… N’as-tu pas vu dans leur bureau ?

Jean Lhair (qui n’a rien vu du tout). — Si.

Cédron. — Ils en ont des piles, mon cher (comme s’il montrait une montagne) hautes comme ça !

Jean Lhair (qui a regardé monter les piles). — Pas vrai, hein ?

Cédron (qui ne ment qu’à demi). — Si, mon cher. J’ai parcouru de ces revues. Eh bien ! les feuilles de présence viennent de là (Jean Lhair serre les poings.) Les pancartes, je m’y attendais : elles viennent de là. (Jean Lhair se dresse.) Demain, ce qu’il y aura, je ne le sais pas. Mais ce-la vien-dra de là !