Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/193

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la guerre, comment sa petite fille avait parlé des gens de la boutique, comment il s’était emporté contre Poulet et aussi comment la mère avait souri quand il avait dit : «  Si, j’ai du cœur… » — ce qui lui avait fait plus de peine que le reste.

La fée connaissait peut-être cette histoire. Par moments, elle faisait « oui » des paupières et se grattait la tête à l’endroit où il lui manquait des cheveux.

Quand il eut tout expliqué et rappelé combien il avait aimé son Poulet, elle se leva à la façon d’une dame qui veut partir. Mais auparavant, comme pour le consoler, elle lui glissa dans les doigts la baguette qui se terminait par une pointe et tira de sa robe un petit pot où ballottait un liquide noir. Elle mit le petit pot sur la table.

— Maintenant, fit-elle, trempe ta baguette dans le petit pot et pense à ton Poulet…