Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/192

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quand il entend miauler son Poulet. Il ouvrit et qui entra ? Oh ! non, pas Poulet. Poulet, qui connaissait les gazons rouges, n’aurait pu trouver son chemin parmi les cubes de pierre qui font les routes. Qui entra — eh ! oui, car il s’agit d’un conte de fée — ce fut une fée.

La drôle de fée ! Elle ne portait pas d’étoiles sur le front, pas de diamants à la ceinture, pas de ces voiles qui font dire aux petites Eve :

— Regarde, Mamie, comme elle est belle, cette fée.

Elle avait le visage à peu près comme toutes les femmes ; la robe aussi comme toutes les femmes et des souliers à boutons. Elle était assez grosse, et, je crois même, un peu chauve. Et sa baguette ? Oh ! un simple bâtonnet, avec une pointe au bout — pas même une canne. Et puis elle ne parlait pas beaucoup.

Elle passa devant l’homme et s’assit à sa table :

— Pourquoi ? fit-elle, en lui touchant les yeux.

— Parce que…, éclata l’homme ; parce que j’ai chassé Poulet.

Et il raconta comment il avait aimé son Poulet, comment Mina était venue, comment c’était