Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/211

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cache dans une cave, sans risquer d’y pourrir.

Quand Ma Nounouche sut que tout le monde faisait des provisions, elle ferma son piano et courut comme tout le monde aux provisions.

Nous n’étions pas très riches.

Elle entra chez un charcutier. Elle vit un jambon, un gros jambon. Elle dit :

— Je vous achète ce jambon.

Elle entra chez un marchand de conserves. Elle vit des boîtes de sardines — pas de petites boîtes — de grandes, avec beaucoup d’huile, où trempaient… je ne sais pas, moi ! peut-être deux cents sardines ! Elle dit :

— Je vous achète une de ces boîtes de sardines. Elle arriva chez l’épicier. Elle vit des gens qui commandaient cinq kilos de riz, cinq kilos de café, dix kilos de haricots. Elle commanda :

— Cinq kilos de riz ! Cinq kilos de café ! Dix kilos de haricots !

— Et avec cela, madame ? Avec cela ? Ma foi ! Ma Nounouche aimait, de temps en temps, dans certains plats, un léger goût de cannelle. Elle dit :

— Donnez-moi de la cannelle.

— Parfaitement, madame, combien ?

Puisqu’elle avait commandé tout par kilo :