Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/224

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— Et tenez, si vous avez réellement faim, heuh ! il y a un peu plus loin des champs de paysans qui ne sont pas des chômeurs.

— Ah bien ! monsieur le commissaire. Bien… Bien…

La troisième histoire est un peu répugnante. Elle l’est à tel point que je préfère la laisser pour compte à un autre : un monsieur assez élégant qui la racontait à son compagnon, en sirotant je ne sais quoi à la terrasse d’un café. La voici telle que je l’entendis, il n’y a pas bien longtemps :

— Non, mon cher ami, il ne faut pas, il ne faut jamais dire : « De ma vie, je ne ferai pas ceci, je ne ferrai pas cela. » Un métier est un métier. Répugnant ? Qu’en sais-tu ? Ainsi, ce brave homme qui ramasse des mégots… Cela te chiffonne ; tu fais la grimace ; tu es bien sûr que jamais tu ne fourreras dans ta bouche ce que d’autres ont rejeté de la leur. Il faut voir. C’est un peu comme pour l’eau de la fontaine : tu craches dedans, puis tu en bois.

Tiens écoute.

Il y avait un monsieur. Il est certain que, si ce monsieur avait trouvé six mois plus tôt,