Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/223

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dis espérant que l’on dirait : « Cela va comme ça. »

On ne dit rien.

— Cinq… six… sept…

Je dus restituer tout, même la dernière et celle-là en toute justice me revenait, puisque je l’avais ramassée sur la route où elle n’appartenait à personne.

Et dans cette casquette, comme elles étaient belles ! La petite Eve ne souriait plus.

En se retirant, les deux hommes me saluèrent et même me dirent merci : une petite leçon que j’empochai à la place de ma dernière pomme de terre.

— Et maintenant, me dit le commissaire, vous pensez bien que je ne vais pas vous poursuivre pour cette peccadille. Attendez que les gens du dehors se soient dispersés. Ils vous écharperaient. Mais vous n’auriez pas dû… Les champs d’ici sont cultivés par des ouvriers réduits au chômage.

Des chômeurs ! Presque des confrères !

— Oh ! fis-je, Monsieur le commissaire, si j’avais su…

— Je m’en doute, fit le commissaire.

Et avec un sourire où je compris bien des choses :