Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/228

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de chien. D’ailleurs on ne pensait pas à cela. On pensait simplement :

— Nous avons été bêtes. Nous aurions dû faire comme lui. À la prochaine marmite qui verse…

Qu’en penses-tu mon ami ? Si, quelques mois plus tôt, on avait dit au monsieur :

— Certainement, vous en arriverez là.

Et même, si on l’avait dit aux autres !

Et tenez, tant que j’y suis, voici une deuxième histoire, avec un deuxième monsieur. Elle n’est pas très propre. Je ne m’aviserais pas de la raconter dans le monde. Pourtant si, je la raconterais volontiers et pour qu’on ne fasse à personne l’affront de croire qu’il s’agit de lui, je dirais en commençant :

— Parfaitement, chère madame, il s’agit de moi…

Moi aussi, j’allais à la soupe. Cela ne me gênait guère. Manger peu, manger bien, manger mal, Épicure l’a dit : simple question de différence. Seulement Épicure ne prévoyait pas le tabac. Manger mal et ne pouvoir se consoler :

— Il me reste quelques vides dans l’estomac. Bast ! je vais y mettre un peu de fumée.

Ça, c’était dur.