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d’essuyer un rien de poussière à la pointe de ma chaussure. Cela ne réussissait pas toujours. Un spectateur survenait ! La dame du buffet avait l’air de se demander :

— Qu’est-ce qu’il fiche, celui-là !

Que de belles cigarettes à peine entamées, je dus laisser là !

Quand même, je fis de belles récoltes. Une symphonie de Beethoven me rapporta une poche pleine ; un concerto de Schumann, une poche et demie. Il y eut aussi le grand air d’une célèbre cantatrice. Quel beau talent ! Un mois après, je fumais encore son tabac !

Oh ! je comprends, cher ami. Je vois ta moue. Ce que j’ai fait est répugnant. Mais dis-moi ? Beaucoup d’amis venaient me voir en ce temps. Ils s’étonnaient :

— Comment fais-tu ton compte ? Ton tabac est si bon !

N’étais-tu pas de ceux-là ?