Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/26

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Parmi ses connaissances, elle en avait qui faisaient ça à Paris, à Londres, même plus loin. Elle, c’était en province. La province, évidemment, vous ne vous figurez pas. Une petite ville, quelques rues, de vilaines maisons, une belle église par exemple — et un peu partout la rivière.

Elle y était venue en son temps, à cause d’un couvent de bonnes sœurs Maricoles. Elle avait toujours aimé la Sainte Vierge ; de plus elle était orpheline et les gens qui l’élevaient, l’avaient battue. Alors, ma révérende Mère, elle aurait voulu devenir une bonne sœur ; oui, comme vous dites, pour servir la Vierge et surtout pour soigner les orphelines. Oh non ! elle ne les aurait pas battues ! Au besoin, elle aurait aidé les pauvres vieux. On lui avait demandé.

— C’est bien, ma fille, où est votre trousseau ? Et cet enfant ? Que signifie ?

C’est vrai, elle traînait un enfant. En ce cas, ma révérende Mère, elle avait des bras : si elle ne convenait pas comme religieuse, qu’on la prît du moins comme servante. Non, la révérende Mère ne l’avait pas voulue comme ser-