Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/50

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Je suis sûre, dit Ma Nounouche, qu’en observant notre voisine, tu écrirais un très beau conte… Cela te rapporterait cinq cents francs !

— Oh ! cinq cents !… D’ailleurs, je ne vois rien à dire à propos de notre voisine.

— Tu crois ? En la croquant bien ?

— Que veux-tu que je croque ? Cette dame est très aimable. Elle habite d’un côté de la cour, nous habitons de l’autre. On se rend de menus services. Elle est très femme du monde, Cela ne fait pas un conte.

— Peut-être, si tu la prends seule… Mais si tu la prends avec son chien.

— Eh bien ! quoi, son chien ? Beaucoup de dames seules ont un chien. C’est une compagnie. Notre voisine aime le sien. Elle le choie, elle en est fière. C’est dit en deux lignes. Cela ne suffit pas comme conte.

— Non, dit Ma Nounouche, si tu considères ce chien comme un chien quelconque. Mais si tu penses que c’est un…

— Ah ! cela, pas besoin de me le dire ! Pour être un fox, c’est un fox turbulent. Ce monstre haletant, grognant, agressif, qui se rue