Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/51

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hors de sa maison, occupe notre cour à lui seul, donne la chasse à mes chats et me perce les oreilles pendant que je travaille. Le diable soit d’une pareille peste !

— Surtout, insiste Ma Nounouche, quand on est, comme toi, amoureux du silence et même un peu maniaque.

— Oh ! maniaque !… Tu ne diras quand même pas que je suis comme ce Monsieur de l’autre rue qui appelle ses voisins devant le juge de paix parce que leurs coqs l’empêchent de dormir ! Mais quand on a quitté Paris pour écrire en paix à la campagne, on a le droit, sans être maniaque, de déclarer qu’un fox qui empoisonne le voisinage, épouvante mes chats, trouble par ses hurlements mon travail, est un animal insupportable. D’autant plus que sa maîtresse ne fait rien pour le corriger. Elle est pire qu’une mère avec son bébé. Tiens ! l’autre jour, des enfants sont venus la voir. Ils avaient peur du chien qui leur montrait les dents. Penses-tu qu’elle l’ait rappelé ? Non, elle leur a dit : « Ne lui montrez pas que vous avez peur. Cela le choque. » D’ailleurs, tout le long du jour, avec les gens qui viennent, ce sont des causettes. Rien qu’à propos du chien. Et je n’en