Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/53

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ouvert de grands yeux : « Je croyais que c’était un cheval. »

— Un cheval !

— Oui. Qui frappait du sabot dans son écurie. Avoue : quand un chien fait un bruit de cheval parce qu’il saute après des mouches, on est en droit de s’énerver.

— Peut-être, réfléchit Ma Nounouche. Mais ne crois-tu pas que cette histoire ferait bien dans ton conte ?

— Encore une fois : il ne s’agit pas de conte.

— Non ?… Alors, si tu racontais ce que tu as dit, il n’y a pas longtemps ?

— J’ai dit quelque chose, moi ?

— Oui. Tu as dit : « Cette vilaine bête, si elle ne se tait pas, je lui donnerai une boulette. »

— Oui, je l’ai dit. Et bien sûr, quand elle me dérange, je lui donnerais cent mille boulettes, avec ma langue.

— Avec ta langue ?

— Je veux dire : en paroles. Car tu ne crois quand même pas qu’en réalité je…

— On ne sait jamais, dit Ma Nounouche qui sourit.