Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/54

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— Mais si, tu le sais ! La preuve : qu’est-ce que j’ai fait, le fameux jour où cette Bella a été « boulée » par une automobile, dans la forêt ?

— Ça, c’est vrai. Quand la dame est arrivée toute pâle, portant dans ses bras sa chienne à moitié morte, tu t’es empressé. Des frictions à l’une, un verre d’eau à l’autre, tu les as bien soignées.

— Ah ! tu vois. C’est ce qui s’appelle donner une boulette avec sa langue.

— Eh bien ! si tu utilisais cet accident pour ton conte ? Tu pourrais ajouter la suite, le lendemain, quand le médecin est venu pour ta grippe.

— Cela, en effet, c’était drôle. « Docteur, le chien de notre voisine a été tamponné par une auto. — Ah ! — Il est en piteux état… — Ah ! — Elle sait que vous êtes ici. Elle voudrait vous le montrer. — Ah ! » Cette entrée de la dame, sa chienne dans les bras, et ses petites manières : « Docteur, vous voulez bien l’examiner ? Nous avons tant souffert ! Comme vous êtes gentil. Elle est si gentille ! Tenez, elle vous regarde. Elle sait que vous lui voulez du bien. » Il en faisait une tête, le docteur !