Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/60

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Ils ont fait leur « retour à la terre ». Ils sont pleins de bonne volonté. C’est leur première année. Ils n’ont pas encore l’habitude de cette petite ferme au milieu des champs.

Ils sont au lit et, déjà Monsieur sommeille, quand Madame brusquement le secoue par le bras :

— Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a, Marie ?

— Écoute… Écoute donc, Spitz aboie.

Dans la grange, où ils l’enferment pour la nuit, Spitz, en effet, aboie très fort, et il fait une de ces nuits dont les paysans leur ont dit :

— C’est quand le vent hurle comme cela, que les voleurs en auront à vos poules

Ils écoutent un long moment.

— Peut-être devrions-nous aller voir, propose Madame.

— Mais non, tu sais bien, Spitz aboie pour des riens : il aura rêvé.

— Tu crois ?

— Ou bien il aura entendu craquer une branche. D’ailleurs, voilà qu’il s’apaise. Je suis sûr qu’il se rendort. Faisons comme lui. Bonsoir Marie.