Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/61

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— Bonsoir.

Cinq minutes après, Marie ronfle avec confiance et c’est Monsieur qui sursaute. Spitz n’aboie plus : il hurle. On dirait qu’on l’égorge.

Monsieur bondit hors du lit :

— Qu’est-ce que tu vas faire ? s’inquiète Marie.

— Ce que je vais faire ? Mais voir ! Je ne vais pas laisser tuer mon chien.

— Du moins, tu ne t’exposeras pas ?

— Sois tranquille. Allume la lanterne. D’ailleurs, tu viendras avec moi.

— Ah ! fait Marie, qui peut-être ne pensait pas si loin.

Tandis qu’elle s’énerve à fourrer l’allumette dans la lanterne, Monsieur court décrocher son vieux fusil de parade. Quand il y a des voleurs, il sait ce qu’il faut faire. Les voisins l’ont expliqué :

— Ne vous risquez pas dehors : ils vous assommeraient. Faites beaucoup de bruit. Ils n’en demanderont pas davantage.

L’arme chargée à blanc, Monsieur passe le canon à travers le trou du volet, et lâche dans le noir, un formidable coup de feu :

— Boum !