Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/63

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ne seraient pas si calmes. Rentrons nous coucher.

— Pas encore. Allons voir Spitz.

Spitz loge dans la grange à côté. Roulé en boule dans sa paille, n’a pas du tout l’air d’un chien qu’on assassinait tout à l’heure. Il ouvre à peine un œil, puis il reconnaît ses maîtres et se redresse, flatté de la petite visite qu’ils lui font, au milieu de la nuit.

— Eh bien ! Spitz, qu’y a-t-il ?

— Je dors, dit Spitz, qui se recouche dans la paille.

— Décidément, fait Marie, il aura rêvé. Il n’y a rien. Allons au lit.

Il n’y a rien, en effet, mais puisqu’ils se sont dérangés, Monsieur veut qu’il y ait quelque chose. Avec sa lanterne, il cherche au long des murailles, puis dans les coins où les voleurs se cachent quelquefois, puis derrière une grosse pile de sacs, puis au-dessus de sa tête, vers le toit, dont les araignées, les tuiles sortent, l’une après l’autre, de l’ombre. Il pousse un cri :

— Ah ! Tu vois bien !

— Quoi donc ? s’effraie Marie qui lâche son revolver.

— Là !… Regarde. Je savais bien ! Ils ont voulu passer par là.