Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/62

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Il laisse le vacarme produire son effet. Spitz instantanément s’est tu.

— Et maintenant Marie, allons visiter les étables.

Elles sont à côté : on y entre, directement, sans « se risquer dehors ». Il passe devant ; il est très crâne. Il sait bien que, s’il y a eu des voleurs, ils ont eu le temps de courir. Il porte le fusil et la lanterne. Madame se colle dans son dos. Pour lui donner du courage il lui a passé un gros revolver :

— Que dois-je en faire ?

— Si tu aperçois un voleur, tire !

Elle le tient des deux mains. Elle ne quitte pas Monsieur d’un seul pas. Si elle tirait, toute la décharge serait pour lui.

— Je ne sais pas ce que j’ai, mais je ne tiens pas fort sur mes jambes.

— Allons toujours !

Dans l’étable aux poules, il n’y a rien. Tassées côte à côte sur leur perchoir, elles poussent cette espèce de gloussement sifflé qu’elles ont toujours quand on les réveille ; quelques-unes tendent le cou, l’œil étonné vers cette lumière qui passe en dessous d’elles.

— S’il était venu des voleurs, dit Marie, elles