— Voilà, petit. Hap ! Et maintenant à ton tour. Sans grimaces.
Elle n’en versait qu’un peu. Il aurait eu mauvaise grâce.
— Hap !
Il ne soupçonnait pas pourquoi certains midis, Nanette se frottait l’estomac :
— Ça me brûle, petit. Je vais me mettre à la diète.
Nanette l’aimait bien fort. Henry aussi aimait bien fort Nanette. Mais il eût préféré un menton moins piquant.
Ce matin, Nanette lui cria de la porte :
— Lève-toi, petit. Et tu sais, c’est la nouvelle année. Je te la souhaite bonne et heureuse.
— Oui, je sais, Nanette.
Il trouvait tout naturel que Nanette la lui souhaitât bonne et heureuse. Il ne songea pas à dire : « Et moi de même Nanette. » Il se détourna vite parce qu’il voyait arriver les picots du menton :
— As-tu préparé mon beau costume ?
— Dans la cuisine près du poêle, petit.
— Et tante ?
— La migraine.