Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Cela commença comme toujours en ces sortes d’aventures.

Il est vrai que six rues qui se joignent en étoile, forment un endroit dangereux et qu’au lieu de dire : « Que voulez-vous, monsieur : c’est un carrefour », on aurait mieux fait d’y poster un agent. Mais d’abord, y avait-il assez d’agents dans cette ville ? Et puis, les agents servent contre les apaches et, d’ailleurs, s’il fallait en poster partout où c’est nécessaire !

Le soir tombait. Dans ces rues où, en général, beaucoup de monde passait, il passait, en plus, tout ce que l’on voit de gens dans une rue, quand une journée s’achève : des femmes qui pensaient à leur soupe, des hommes qui pensaient à leur lit, d’autres qui pensaient au lit d’une voisine, de petits gosses aussi, et, peut-être, qui sait, perdu dans cette foule, un de ces bougres qui, à cause d’une dent ne pensait qu’à une chose : trouver le praticien qui consentirait à cette heure à le débarrasser de son mal.

Il passait également beaucoup de véhicules : des autos qui débouchaient de la gauche et