Page:Baillon - La Vie est quotidienne, 1929.djvu/93

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de sa lessive et vlan ! il envoya dans la rigole un grand seau plein de lait. De nouveau, elle le traita de fainéant. Elle en prenait l’habitude.

Et c’est ainsi qu’un matin, elle le surprit qui traînait dans son lit, les yeux ouverts à ne rien faire. Elle dut le secouer :

— Hé ! lève-toi, fainéant, il est l’heure.

Il répondit :

— L’heure ?… Mais non, il fait encore très noir.

Elle ne comprit pas tout de suite que, si son homme voyait noir quand il faisait clair, il était devenu aveugle.

Elle n’en revenait pas. Lui non plus, au premier moment.