Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/148

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vieux Monsieur au jambon menait le deuil. Avait-il trouvé enfin ce qui le gênait entre ses dents ? Je n’avais pas mangé, moi ! Qui pouvait-il bien être ? Et la pauvre maman ! « On a beau être triste, Madame, il faut bien se garer des flaques d’eau n’est-ce pas ? » Pan ! en plein dans une flaque. Pan ! moi aussi. Tiens, les cloches. Quand on serait à l’église, aurais-je le courage d’entrer ? « Il y a des gens qui restent dehors par attitude. Sont-ils bêtes ! Et moi avec mes pensées, je suis tout aussi bête. »

On arriva. Une petite église de rien, tendue de noir, une table à l’entrée avec des papiers pour que l’on y mît son nom. Quelle prétention ! Pauvre Charles. Je voulus prier. Mais ce prêtre qui chantait faux. Cet enfant de chœur qui m’agaçait à tourner tout le temps la tête. Il avait de la boue sur les godasses ! D’ailleurs prier, moi le sacrilège ! Et puis pourquoi ces « cérémounies » ? Charles n’eût pas aimé cela. Il me semblait que cet enterrement ne se faisait pas pour lui, mais par considération pour un autre, par exemple pour l’important M. Schmid. Qui ça M. Schmid ?

On sortit. Je n’avais pas prié. Encore des coups de chapeaux. Encore des signes de croix. Encore des tours de roues. 2 R, 2 R. « La dernière étape, Charles. Je n’en ai pas