Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/122

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haut. Je l’aimais beaucoup. Elle aussi. Du moins je…

Il s’embrouilla alors dans une histoire d’une simplicité stupide. Elle venait à sa rencontre. Tout en marchant, elle s’arracha une bague, la glissa dans son sac, croyant qu’il ne s’en apercevrait pas. Il n’avait rien dit, mais durant toute la promenade, avait ruminé une seule idée. Si elle cachait cette bague, elle avait ses raisons. Et quelles raisons, sinon qu’elle l’avait reçue ? Et de qui ?

— J’ai rompu.

Je le regardai avec stupeur. Que j’eusse raisonné de la sorte, soit. Mais lui, qui enchaînait ses primo, secundo, avec tant de logique.

— Pour si peu, Charles ! Et si vite, sans être sûr.

— Du jour au lendemain.

— Tu lui as dit pourquoi.

— Elle doit le savoir.

Vraiment, le moins raisonnable des deux, ce n’était pas moi. C’eût été comique. Mais il souffrait.

— Tu as eu tort. En tout cas, puisque tu as rompu, pourquoi la guetter encore. Tu te fais mal.

— Plus que tu ne crois. Elle travaille à Paris. Nous prenons quelquefois le même