Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/128

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pre ni pour elle, ni pour moi. Pourtant, je recommençai et, chaque fois, je fus déçu.

Je ne connaissais pas encore les amours de Charles. Je lui racontai les miennes.

— Toujours tes scrupules d’absolu.

Et passant entre les dents son bout de langue :

— Le page s’était monté le coup. Voilà ce qui arrive.

Cette parole m’étonna. Et pourtant… Par la suite, je revis la petite brune. On se promenait. Qu’espérais-je ? Il m’arriva de la camper sur une butte, dans le couchant comme quelqu’un s’était campé autrefois. Je regardais, je regardais. Elle me croyait un peintre. Je l’examinais à la dérobée. Avec des mots insignifiants, j’amenais son sourire. Pourquoi ne ressemblait-il pas à certain autre sourire ? Ou bien, je posais sa main sur ma poitrine et restais sans bouger. Elle appelait cela du vice. Comme on se comprend ! Avec la petite brune, cela ne dura pas longtemps.

Un peu plus tard, j’eus une autre aventure, plus sérieuse et avec de l’amour, car on avait dans le regard quelque chose de certains yeux tantôt noirs, tantôt bleus. Je vécus en pleine attente. À quoi bon raconter ? Un jour, il y eut la chambre, les baisers, le reste. Comme avec la première, cela finit bêtement