Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/145

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en voyant la chapelle elle apprendrait. Quel coup pour elle ! Boum ! Oh ! ces joueurs ! Sur une planche, on avait laissé ses livres, des rouleaux de papier, ses plans. « Un homme comme lui ! » Quand avait-il regardé ces objets pour la dernière fois ? « Mes ponts dureront plus que tes squelettes. » Ah ! ses ponts ! D’une chaise à l’autre, le cercueil était jeté comme un des ces ponts ! Un pont et là-dedans, Charles candidat-squelette. Squelette ? Non. Une idée me vint, une image plutôt, certainement proposée par l’Autre. La piste d’un cirque ; deux chaises en bois, carrées, peintes en blanc, avec un filet rouge comme elles sont toutes au cirque ; un clown, la bouche agrandie par du rouge comme une bouche qui pleure ; une pirouette : la nuque sur une chaise, les talons sur l’autre, le corps raidi : « Et voâla ! » Pauvre Charles.

Heureusement un coup de sonnette interrompit ces pensées ridicules. Des gens entrèrent, puis d’autres. Étonnant ce que l’on possède d’oncles, de cousins, de cousines, quand on est mort ! La maman me présentait : « Le meilleur ami de Charles. » Ils s’en f… ! J’attrapais des bouts de phrase : « Un homme comme lui… Pas la tuberculose… une pêche… » C’était naïf et poignant. Mais l’Autre ne me lâchait pas. Il me proposait des