Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/154

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la famille. Mais à qui ? Je ne connais personnellement que la maman.

— Précisément ! c’eût été simple. J’aurais dit : « Madame, on a oublié votre clé, la voici… » En plein cortège, derrière ce corbillard, c’est un peu tard.

— Diable ! où ai-je fourré cette clé ?… Bon ! je la sens. Elle est dans ma poche gauche.

— Pourvu que je ne la perde pas…

— C’est que moi aussi j’ai une clé. Il ne s’agira pas de rendre l’une pour l’autre. Séparons-les. Poche droite ma clé ; poche gauche l’autre.

— Sapristi ! Si on a laissé cette clé sur la porte, c’est qu’elle devait y rester. De quoi me suis-je mêlé ?

— Tout compte fait, mon devoir est de la remettre à la mère. Guettons la première occasion.

— Je ne sais plus bien si j’ai fourré ma clé dans la poche droite ou la poche gauche. Vérifions.

— Que doivent penser les gens de ce Monsieur qui examine ses clés pendant un enterrement ?

— Cette dame qui pleure fait certainement partie de la famille. Si je me risquais…

— Une idée ! Je la remettrai au maître de cérémonie. Ils s’occupent de tout ces gens-là. Pssst ! Monsieur. Pssst ! Zut ! Est-il sourd ?