Page:Baillon - Le Perce-oreille du Luxembourg, 1928.djvu/155

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— D’ailleurs cela ne se fait pas.

— Mon pauvre Charles, sois-en sûr, je pense à toi. Mais cette bougresse de clé.

— C’était bien la peine de me débarrasser de ma couronne pour m’empêtrer d’une clé.

— Pauvre Charles ! Quelque chose de toi reste peut-être attaché à cette clé.

— Rappelons-nous : poche droite ma clé, poche gauche l’autre.

— Pas de doute : si on a laissé cette clé sur la porte, c’est à l’intention de quelqu’un. Il sera bien embarrassé.

— Les dimanches, les serruriers sont fermés.

— Si je laissais doucement tomber la clé ? Ni vu, ni connu.

— Comment peut-on avoir des idées si lâches !

— Si je savais qui est M. Schmid, je remettrais la clé à M. Schmid.

— Mais c’est évident ! Après les funérailles, on offre un repas à la famille : on avait laissé la clé pour la cuisinière. J’en ai fait de belles !

— Il me faut à tout prix et tout de suite avertir la maman… Pas maintenant, elle pleure.

— Nous voici à l’église et j’ai toujours la clé.

— La tête du bedeau, si je lançais la clé dans son plateau !

— Mon pauvre Charles, si tu me vois, tu sais que c’est la faute à la clé.