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I



J’en arrive aux événements qui m’amenèrent en conclusion dans ce réduit où tant bien que mal j’écris ces lignes. Ces événements, à première vue, n’ont rien d’extraordinaire. Un autre eût franchi sans trébucher cette planche à ras de terre. Charles était mort en octobre. Du dimanche où je pâlis comme lui, il me reste le souvenir d’un arbre à bourgeons déjà verts : mars, avril. Quelques jours après je revenais de mon bureau. L’avant-veille la « bourrique » avait risqué une nouvelle tentative. Ratée ! Avec mes idées de « toujours », de « jamais », mon impuissance serait irrémédiable. Je n’en doutais pas. Cela ne me rendait pas fier. Un homme bien mis, un peu gras, me dépassa, fit demi-tour, piqua droit sur moi, la main tendue :

— Eh bien ! Marcel, on ne me reconnaît pas ! Ton vieux copain, voyons : Dupéché.

J’ai l’impression qu’en voyant son dos, je le détestais déjà. Son nom me remplit de dé-